samedi 24 novembre 2018

Beau comme un chicken bus /nov 2018/ By Pascal..



Au Guatémala,comme dans tous les pays ou le niveau de vie ne permet pas à chaque famille de posséder son propre véhicule,le bus est la seule façon de se déplacer.
Sur les grandes lignes roulent des bus "pullman"avec air conditionné ,wc qui ne fonctionne plus et projection de films.
Dés que l'on quitte le réseau principal,la seule solution pour continuer à voyager est le chicken bus.
Je ne parlerai pas du bus spécial touristes,en général trois fois plus cher et bien sur plein de touristes..
Qu'est ce qu'un chicken bus:
C'est  un bus scolaire américain,qui après une dizaine d'années et 150 000 miles de bons et loyaux services chez l'oncle sam va s'offrir une seconde jeunesse dans les pays d’Amérique centrale.
Acheté aux enchères (aux alentours de 2000 $) le bus est ramené au Guatemala et passe dans les mains des mécaniciens, carrossiers et peintres.
Au programme: moteur plus puissant,boite six vitesses,porte bagages sur le toit,panneau d'affichage des destinations,peinture fraîche,lecteur CD,chromes,très gros klaxon(très important..) spoiler, décalcomanies.



Les chauffeurs ajoutent ensuite à l'intérieur leurs touches personnelles:
objet religieux, peluches, guirlande électrique autour du tableau de bord, décalcomanies à la gloire du roi des rois.

Le bus est fin prêt pour avaler les kms, 14h par jour,7 jours /7.
Le capitaine c'est le chauffeur qui est plutôt un pilote!! l'équipage est constitué du crieur, en permanence agrippé à la portière toujours ouverte .
Comme son nom l'indique,l'homme crie à longueur de journée la destination finale dés qu'une personne sur le bas-coté parait être un client potentiel,  il dirige aussi le pilote lors des manœuvres et actionne le klaxon:Au Guatemala le klaxon est un véritable outil de communication dont nous n'avons pas encore compris toutes les subtilités!!
Parfois un deuxième équipier s'occupe de caler les bagages sur le toit du bus ,de faire payer les nouveaux arrivants.et de gérer l'entassement de ces nouveaux arrivants dans l'allée centrale lorsque toutes les places assises sont occupées.
Le capitaine et son équipage sont payés pour disons 5 aller retour entre la ville Y et le village X,à partir du sixième tout le bénéfice est pour eux:donc on ne traîne pas en route!!
Pourquoi chicken bus?  pas mal de volailles voyagent avec leurs propriétaires et l'on est parfois aussi serré que dans un élevage de poules.
Vous êtes prêt? Alors en route :
Nous sommes à San Pedro,au bord du lac Atitlan et nous montons dans le chicken bus qui va nous emmener à Quetzaltenango.
La route étroite grimpe en lacets serrés pendant des kilomètres,le pilote accroché à son volant accompagne son geste en se penchant comme en moto,il enchaine rétrogradage et accélération.Certaines vitesses ont du mal à passer:double débrayage et craquements de protestation de la boite!
Le crieur est suspendu à la cordelette actionnant le klaxon,la pente est forte,pas question de trop couper les gazs dans les épingles ,comme sur un circuit on prend l'intérieur pour sortir pleine gauche au ras de la falaise ou pleine droite au ras du ravin.
Et si quelqu'un arrive en façe?
Normalement avec le klaxon bloqué...et puis au dessus du pilote l'autocollant"Jésus es mi piloto" nous rassure un peu.
A la sortie du dixième virage ,on se retrouve ,évidemment face à face avec un pick-up,le gars n'hésite pas et nous croise à droite à l'intérieur du virage!!
La montée n'en finit pas,le moteur doit commencer à chauffer,sur un signe du pilote le crieur verse de l'eau dans une sorte de petit lavabo directement relié au circuit de refroidissement (j'avais remarqué le "petit lavabo"et le seau plein d'eau pensant que c'était pour se laver les mains!!)


Ouf ,nous sommes arrivés au col,mais la descente s'avère aussi périlleuse,le pilote passe souvent au point mort (pour économiser du fuel?),si le bus est rutilant à priori les freins sont en bon état..et puis" Jésus es mi piloto"..
Nous arriverons à destination après 4h de trajet pour un parcours de 70 kms.
3 jours plus tard nous partons de Quetzaltenango pour rejoindre Huehuetenango, plus de places assises,on se sert donc à trois par banquette prévue pour deux: une fesse sur la banquette l'autre dans le vide (les familles Maya arrivent à tenir à 5 par banquette :papa , maman et 3 enfants)
Nous sommes partis depuis un bon quart d'heure,la route est large ,on doit faire du 90 kms/h,soudain la porte arrière s'ouvre et un gars bondit à l'intérieur,bon c'est juste le troisième équipier qui une fois terminé l'arrimage des bagages sur le toit rejoint l'intérieur du bus.



Les heures passent,la plupart des passagers somnolent dont mon voisin qui présente un léger surpoids et qui me pousse inexorablement vers le bout de la banquette: je n'ai plus qu'un quart de fesse assise,vaincu je me lève et finirais le reste du voyage debout.
Tout à coup le bus ralenti puis s'arrète en rase campagne,le pilote et le crieur discutent avec force gestes.
Le crieur se retourne vers les passagers et nous explique que suite à des manifestations anti-corruption,la route est bloquée à quelques kms de Huehuetenango.
La solution:faire un détour par la piste pour éviter le barrage,cela va rallonger le trajet de plus d'une heure et il va falloir mettre la main à la poche pour payer le supplement .
Un vote à main levée est rapidement organisé,à la majorité :direction la piste.
Vous avez déjà vu :les routes de l'extrème? ben,là on y est...
La piste n'est pas trop défoncée mais pas bien large et nous ne sommes pas les seuls à avoir la méme idée.
On se retrouve donc plusieurs fois face à face avec un autre bus ou un camion,nous sommes montant et le ravin est de notre coté..
Les deux équipiers descendent et guident le pilote:ça passe au millimètre,on évite de regarder à droite,nous sommes les seuls à paraitre un peu inquiet,la majorité continue sa sieste!
Quand enfin on retrouve le goudron,j'ai envie d'applaudir comme cela se fait parfois dans les avions.
Notre pilote en a certainement plus bavé que son confrère qui pose son airbus bardé d'électronique.
A l'arrivée nous irons dire merci à notre pilote qui parait surpris,pour lui tout cela est dans l'ordre des choses.
Notre longue escale au Guatemala se termine bientot,demain nous redescendrons le Rio Dulce pour retrouver l'eau salée.
le Guatemala est dans le groupe de téte de nos meilleures escales:paysages magnifiques et si variés,autochtones accueillants et si patients face aux aléas de leur vie.
Prenons en de la graine,nous qui en France ne supportons pas que le train puisse avoir vingt minutes de retard ou de faire la queue dix minutes au guichet de la poste..
Allez Ré'vad,finies les vacances et en route pour de nouvelles aventures droles et cocasses...

>((((P°>


7 commentaires:

  1. Merci pour ce reportage qui m'a fait passer un bon moment. Agde retrouve le soleil après un mois de pluie.
    Brigantine hiverne au chantier. Jean-Pierre.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ici,un vent du nord qui vient des USA,on s'est réfugié dans un lagoon totalement désert.On espère repartir demain.Bon hivernage.Portez vous bien.Bises

      Supprimer
  2. Merci pour ces balades guatémaltèque de vous lire on voyage par procuration. En attendant de vous rejoindre sous le soleil cubain. bises aux aventuriers. Jim

    RépondreSupprimer
  3. Merci Jim. Oui, A bientôt à Cuba,ça c'est sûr,sous le soleil,il y a quelques chances aussi :-) Bises

    RépondreSupprimer
  4. Coucou les amis, merci pour ce voyage très précis, qui nous a appris énormément sur les guatemalteques!
    On remonte tout doux (comme d'habitude) depuis la Martinique vers le ch'nord.
    On espère vous croiser!
    A très vite, Bises
    Manu et Hélène

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ouah!ça serait super chouette^^
      On remonte vers Cuba des que la météo est cool,et Bahamas probable après en fev ou mars.et vous vers le nord,ca veut dire heu...comme nous,à peu près.on verra bien ou le vent nous portera?le plein de bises de nous 2

      Supprimer
  5. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

    RépondreSupprimer