révad: 2018-09-16

Rio Tatin

Jeudi 31 mai 2018 21H

Départ de Cienfuegos (Cuba)à 21h après nettoyage de la coque par une équipe de lessiveurs venue spécialement de la havane pour débaptiser Ré'vad et tous les autres bateaux de l'enduit de pétrole provoqué par la 2nde marée noire dans la rade de Cienfuegos.

Il fait nuit mais sitot la clearance de sortie faite , les autorités cubaines nous obligent à partir illico presto ..Le chenal est balisé par des bouées et l'on met cap sur les Iles Caymans

Samedi 12H apres 180Miles ,arrivée dans la baie de Georgetown aux iles caymans: le regard se porte vers les fonds magnifiques : des patates de corail tapissent le sable, des poissons qui circumnaviguent et vont bécoter les algues qui vivent en symbiose du corail ,quelques voiliers ancrés.

Au loin vers la ville des immeubles et hôtels barrent l'horizon, c'est assez moche et l'on demande l'autorisation de rester la nuit sans faire de clearance: autorisation accordée pour 24h pas plus. Nous reviendrons peut être nous immerger dans le Sound des iles Caymans : baie fermée en pointillé par une barrière de corail avec quelques passes pour y pénétrer: les fonds sont superbes à ce qu'il parait mais ,pour le moment , nous avons envie de faire route vers Roatan en Honduras ou bien le Guatéméla direct, ce sera selon le vent, et notre humeur.

Dimanche 3 Juin 2018

Dans l'ordre, on débouche les chiottes gangrenées par le calcaire et on envoie le spi=> cap vers Roatan. Le direct vers le Rio Dulce au Guatemala sonne comme une fin d'épisode et nous ne sommes pas prêts encore .
Grains, calmasse, se succèdent et on alterne moteur, génois et GV, c'est un peu désespérant car nous n'avons pas assez de fuel pour continuer au moteur jusqu’à Roatan. Gratter le mât mais pas trop fort pour ne pas déclencher du 40 noeuds? chanter quelques chansons paillardes pour éveiller l’ esprit éolien?

On attend et le vent revient: on tangonne. Dans la nuit de mardi en empruntant le passage entre Roatan et l'ile de Guanaja qui est une des 3 iles honduriennes, une odeur d'essence, un bruit de moteur qui s'allume et s'éteint, qui se rapproche et s'éloigne , pas de lumière qui permettrait d'identifier au moins sa direction: instinctivement j’ éteins les feux de route de Ré'vad .Le bruit, l'odeur (tiens ca me rappelle quelque chose!) disparaissent, tout redevient normal ou tout était peut être normal et je me suis fait un film.

Mercredi 6 juin 10H.

Arrivée Roatan, nous longeons l'ile par le sud et empruntons le passage vers French Harbour. Bien suivre le balisage des poteaux à tête blanche et se diriger vers la droite pour éviter les hauts fonds caillouteux au centre .Une dizaine de voiliers sont ancrés, certains ont l'air abandonné. Des pavillons américains se balancent à l'arrière des voiliers , pas un français .Nous ancrons bien protégés par la barrière de corail et les nombreux ilots, au fond se cache une petite marina.

Ile de Roatan en Honduras

Nous y resterons 4 jours, le temps de nous promener dans cette ile armée jusqu'aux dents à tous les points névralgiques ( supermarchés, banques, station essence ) et de nous balader en annexe dans les petits bras de mer qui se jettent dans la baie .Le temps aussi que l'on soit informés des hypothétiques dangers qui sillonnent les abords du continent hondurien, la piraterie maritime y sévit parait il. Des voiliers nous proposent de partir avec eux vers le Rio Dulce pour faire une sorte d'armada et dissuader d'éventuels assauts à bord mais nous préférons partir seuls et faire route vers le Nord Ouest pour nous éloigner de la cote entre la Ceiba et Tela, ça nous rallonge de 10 Miles mais nous serons plus tranquilles qu'à 4 ou 5 bateaux , trop repérables. La mer est assez forte, et nous faisons une belle nav' tous feux éteints. Difficile de faire la part entre réalité avérée et fantasme paranoïde dans toutes ces histoires. Sur 400 bateaux ? longeant le Honduras chaque année, très très peu se feront aborder et tout rafler à bord, mais l’idée fait flipper !

Nous arrivons au matin en vue du Guatémala et il faut attendre la marée pour passer sans problème la barre de sable qui ouvre ensuite sur le Rio Dulce. Avec notre tirant d'eau de 1m nous passons sans difficulté, ce n’est pas le même sort qui attend les voiliers aux quilles de 1m80 ou plus qui doivent demander l’aide d’une lancha (barque en bois propulsée par un puissant moteur) qui font giter le bateau en tirant sur la drisse pour l’obliquer pendant qu’une autre lancha le tire vers l’avant. /Compter 40 $ par lancha.

Essaim d'abeilles

A 1 Mile de Livingston un essaim d'abeilles est venu s'accrocher au drapeau guatémaltèque juste confectionné!On ne sait pas ce qui les a attiré: l'odeur du feutre? les couleurs de l'emblématique Quetzal? mais pour une ancienne apicultrice,ça tient de la magie.

Livingstone

Livingston: les camions prennent l'eau

Livingston

Nous voilà à Livingston, petite bourgade peuplée de Garifunas et Mayas à l’embouchure du Rio Dulce.On accède à ce village en bateau uniquement=> aucune route ne vous y amène : on y savoure la quiétude d’un village non irrigué par des routes bruyantes. Nous y ferons les formalités d’entrée seuls, sans l’aide de Raoul un ancien douanier mais on se baladera la journée entre immigration, douanes, capitainerie, douane, banque, capitainerie etc le temps d’explorer toute la journée l’administration guatémaltèque par ailleurs plutôt aimable mais on a le temps,le porte monnaie un peu étriqué et quelques principes..Cout pour un permis de naviguer 3 mois 940 Quetzals (150€)

Livingston

A 6 Miles de Livingston, rive gauche (1546.97N/8847.96W) s’ouvre le rio Tatin,on balance l’ancre sur le rio principal et on gonfle la pirogue pour découvrir sur la droite ce coin délicieux dans lequel tout au fond du bras se jettent des sources d’eau fraiches=> un régal.(24°)

En grimpant par un chemin on y trouve l’association AK’ Tenamit qui y a fondé son école et œuvre pour de l'éco tourisme et pour l’éducation des jeunes dans le respect mutuel et pour les droits des jeunes filles. L’endroit est très joli et l’on peut circuler sans faire de bruit. En période touristique ils vendent de l’artisanat.Voir dessous pour plus d'infos sur cette super assoc' :

www.echoway.org/graphic/oupartir/fichetechniqueold/aktenamit.htm

Ecole de l'association Ak' Tenamit

C'est nous !

Eglise

pêche à l'épervier

Puis 3 ,6 Miles plus loin rive droite cette fois, on pique vers Texan bay ou l’on déposera la grand voile pour un ris supplémentaire, plus pour stabiliser l’assiette du bateau par temps fort que pour le propulser. Tom le voilier nous fera deux œillets façon Moitessier tout à la main.

Oeillet Moitessier

Peuple de l’eau, les natifs hommes femmes et enfants se partagent les petits poissons du rio avec les cormorans, pélicans bruns,et hérons .A la pêche à la ligne ou au lancer d’épervier,ils traversent le fleuve sur de fines et instables pirogues en bois (manguier ?). Très peu de jetskis et autres engins de "plaisir" assourdissants,le rio est un vivier économique pour les locaux: taxi lancha pour aller d'une rive à l'autre,transport de touristes,et location de maisons, toutes sur pilotis sans oublier les innombrables marinas qui bordent le fleuve en amont et aval du grand pont qui relie les berges à Frontéras.

Collège du rio

Début septembre : retour au Guatémala après 2 mois en France voir les amis,la famille entre Bretagne, Tarn, Hérault et Pyrénées.

Ile d'Houat en Chance 37

Famille chérie

Jeudi 20 Septembre 2018.
Ré'vad va séjourner à la marina Gysa tenue par un français et une Guatémaltèque, en amont du pont de Frontéras,bien protégée,une des moins chères , roots et sympa.

On en profitera pour laisser le bateau faire sa vie et pour nous partir sac à dos visiter les lacs, volcans et sites Mayas.
On vous racontera.

Des bises et @ +
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